L'Oiseau Rare:

 

 

      solo clown 

 

(retranscription de voyage sous forme artistique, en lien avec la traversée de l'Atlantique en voilier, sur le Rara Avis) (1h)

 

Mer, belle mer, grande mer, enivre moi de ton mouvement incessant et implacable. Accable moi de remouds que j'en perde la raison. Amène moi plus loin, dans des paysages où toi seule existe, où ton chant proclame la folie. Danse moi profondément. Ne t'arrête pas de suivre tes élans... 
Mer, pleure moi dessus, projette tes larmes sur ma face esseulée, donne moi ton charme, parfume moi de ta glu saline. J'ai soif de tes dimensions, j'envie ta surface, je désire te séduire. Enveloppe moi, serre moi d'entre tes flots, et susurre à chacun de mes os le doux chant de ton origine.
Flotter, voler, les ailes de ce navire me font vibrer. Je flotte, dans l'empire du milieu, vingt mille lieu au-dessus de la terre, et un peu plus encore au-dessous des cieux.
Quand le Rara Avis s'envoile, quand le Rara Avis file, l'Oiiiiiiseauuuu Raaaaaareu!!!

 

...............Moi aussi je suis portée par le vent qui pousse les océans!" (Paroles de Clown)

         Poème: "Slamarins" 

 

"Telle une ancre dans mon sillage, tu tombes à pic!

Embellie de tes boucles couleur safran, embouquée d'un grain,

tu embomes le lit de mon navire.

Clapoti clapotin, je t'ai mis dessus le grappin!

 

Puis je te louvoyer?

Viens là que je carène tes bosses, et tes bouchains

Nous allons pousser au large, monter au vent,

Embarder, Embraquer, Embarquer.

 

Arrimé à tes bouées en flotaison, sans m'étouffer, je tiens bon!

Aux babords de ton encâblure, j'ai viré à tiple bord,

Aux travers de tes membrures, j'ai le nez dans la plume et j'écope ton mouillage.

Voici le compas de notre sillon, le cap de notre étrave..

On va Souquer à bloc!

 

Haler haler!!

Viens là que j'étarque ton pavillon,

Empanne ma vergue que je me drisse, sans mollir,

Raidi la quille de mon gouvernail jusqu'à l'armement!

Que je me hisse dans les voiles de tes fonds, et manoeuvre la manille.

Ellonger tes hanches jusqu'à t'embosser, t'arrondir.

 

Mon foc frappe à ta coque!

Tu t'étales, je m'engage, je cule et recule, tu gîtes et tu faseyes, je te porte et me surpatte,  je te brasse et ça déferle!

Laisse toi porter par les vagues, fais rouler ta balancine.

Laisse courrir le flot de tes creux, donne du mou!

Serre à contre; tourne au près

Amènes moi, affales mes masques jusqu'à m'abbatre,

Envoies moi au mât, jusqu'au zénith des milles lieus... jusqu'au bout'!

 

...Je me range, tu t'arranges...

 

Fatigués, calmés, attéris,

Nos deux corps-morts

Main sur Main

Me voici Mousqueton de ton navire, skipper établi!

Si tu me largues je m'abbat, désemparé, à la dérive..

Je refuse que tu files.

Evite de me manquer.

 

Bien sûr, 

Des Hauts et des bans, des Hale et des bas

Tu Ralingues parfois, tu spinnake

T'es barrée, mais j' suis paré à t'écouter.

Tes rides ne me choquent pas; tu n'es la risée que de mes noeuds.

Aucun désaGréement orageux!

 

Viens là, que je te borde, que je te Lofe,  que je te Love

 

Rappelles toi!

C'était l'étai."

 

Nâm (cf Maëlle Perotto)